L’idée première de l’Europe était certes de faciliter les libres circulations, mais également, ne l’oublions pas, de favoriser la compétitivité des entreprises et donc la croissance économique. Le contexte géopolitique et la construction de grands blocs rendent plus que jamais cette idée d’actualité. Nous restons convaincus que nous avons « besoin d’Europe. »
Mais l’UE doit continuer à se construire sur le fondement de valeurs et d'objectifs partagés. Les entreprises sont prêtes à prendre leur part, notamment sur les transitions écologique et numérique. Mais elles ont besoin d’un cadre réglementaire réaliste, favorable à l'esprit d'entreprise plutôt que de se recroqueviller sur le principe de précaution.
Or, les ambitions de l'UE se sont traduites par une avalanche de nouvelles règles. Depuis 2019, le législateur européen a imposé un total de 850 nouvelles obligations aux entreprises, ce qui représente plus de 5 000 pages de législation qui ajoutent une charge supplémentaire pour les entreprises.
Dernière folie administrative, la directive CSRD qui ne prévoit pas moins de 1 000 indicateurs. Une bonne idée, qui est celle du reporting extra-financier, risque de se transformer en cauchemar pour les entreprises. Et ce alors même que l’Europe se targue d’un grand plan pour réduire la complexité administrative. Pour garantir sa réussite, la CPME propose, au niveau européen aussi, un « test PME » permettant de bien mesurer les conséquences potentielles d’un nouveau texte…avant son adoption définitive.
Et que dire d’une Europe qui, aux antipodes de la valeur travail, impose aux entreprises de payer à leurs salariés en arrêts maladie, des congés payés, sans mettre en face un travail effectif ?
De même, le libre-échange, qui reste pour nous un formidable accélérateur économique, n’a de sens que s’il est associé à une véritable réciprocité, ce pour quoi nous plaidons.
Notre conviction est simple : il faut redonner du sens et de la cohérence à l’Europe. Et refuser qu’elle serve de bouc-émissaire à tous les échecs nationaux. C’est pourquoi la CPME propose d’interdire les surtranspositions dans le droit français.
À l'approche des élections, nos 150 propositions pragmatiques visent à bâtir un meilleur avenir pour les PME européennes avec des solutions audacieuses pour construire le cadre indispensable à la mise en œuvre du développement durable et de l'innovation industrielle, pour faciliter l'investissement dans la technologie et dans la main-d'œuvre, et redonner ainsi de la compétitivité aux Etats membres.