Le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) a publié la synthèse de son sixième cycle d’évaluation lundi 20 mars 2023. Le résumé pour décideurs se compose de trois parties décrivant la situation actuelle, le changement climatique futur et les risques associés et finalement les solutions à court terme.
La première partie tire à nouveau la sonnette d’alarme sur la situation climatique avec le constat d’une augmentation de la température à la surface du globe d’1,09°C entre 1850-1900 et 2011-2020 d’origine anthropique.
Malgré des progrès réalisés dans l’adaptation et la planification, malgré des politiques et lois relatives à l’atténuation qui n’ont cessé de se développer depuis 2014, des lacunes restent présentes, la plupart des mesures observées étant « fragmentées, progressives, sectorielles et inégalement réparties entre les régions ». Selon le GIEC, le réchauffement mondial va continuer à s’accroître à court terme (2021-2040), même dans le cadre d’un scénario à très faibles émissions de gaz à effet de serre.
Pour autant, le président du GIEC précise que « si nous agissons maintenant, nous pouvons encore assurer un avenir durable et vivable pour tous ». Ce rapport alerte cependant sur le fait que "la fenêtre d’opportunités pour garantir un avenir vivable et durable pour tous se referme rapidement". Il ne resterait ainsi plus que sept ans pour réduire de moitié les émissions de gaz à effet de serre mondiales et mettre en œuvre les indispensables mesures d'adaptation. Aussi, le GIEC rappelle qu’agir sur la demande et la consommation peut réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre dans différents secteurs, de 40 % (alimentation) à 70 % (électricité) d’ici à 2050 par rapport aux scénarios de référence.
Parmi les solutions possibles, les experts évoquent le développement des énergies renouvelables, ou encore la capture et la séquestration du carbone. De même, le levier des financements apparaît primordial, le groupe d’experts les souhaites multiples, suffisants et bien alignés, pour ne pas devenir improductifs et se transformer en frein aux progrès.
Pour le moment, le niveau des ressources financières consacrées au climat reste très insuffisant et largement dépassé par les flux d'argent fléchés vers les énergies fossiles, par les établissements privés comme par les pouvoirs publics. Ce rapport devrait en tout état de cause alimenter les discussions de la prochaine COP 28.